. . .vous savez, ce qui est invisible. . .
--> ou, notte libarté
La liberté. . .la libarté. . .
«Mais une fois qu't'as été libbe dans ta tête pis dans té-z-os une fois. . . ça s'oublie pus! Ça peut sparde. . . par accident. . . mais ça s'oublie pas! Ça resse! Ça resse pis ça stransmet. . . scomme un arrière arrière arrière ptit goût dgomme d'épinette qu't'aurais dans lpalais en vnant au monde icitte. . . Pis ça. . . ben ça va prendde ben pluss que des villes, pis dl'asphatte, pis du béton, pis du plasticque pis dla civilisation d'anglais pour nous enlever ste goût-là dla bouche. . . pas l'goût dla misère, suilà y part pas, st'une tache de naissance. . . Non, non jusse pour nous enlver lgoût du bois dla bouche. . . le goût de squ'on a appris dans l'bois. . . Scomme un sorre! . . . Depuis qu'on a mis le pied icitte. . . on dirait que lbois nou-z-a ensauvagé. . . Scomme un sorre. . . On tient pas en plasse, on a la bougeotte dans lcarveau, des fourmis dans émollets ois ça nous prend d'l'espasse. . . toute l'espasse. . . Toute notte espasse à sa grandeur!
À parre ça, de toute façon, j'ai rien à pardde. . . J'AI RIEN! . . . Çé ça l'erreur qu'y ont faitte. . . y ont toute pris pis y m'ont rien laissé! Si m'en avait laissé un ptit peu. . . chus pas plus bête qu'un autte. . . j'aurais voulu l'garder. . . Mais non, y voulaient TOUTTE! Fait qu'astheure moué ben j'ai pus l'choix. . . chus libbe. . . Libbe comme l'air. . . Libbe comme le vent. . . Astheure. . . j'ai toute mon temps. . . j,ai toute le temps. . . toute le temps à sa longueur!
Fait que. . . de même là. . . le jour. . . le jour ousqu'la morre se sortira lmuseau dleau comme un bède de roches dans é rapides du Gueularre. . . ben sjour-là je ljure sus mon âme. . . sjour-là. . . m'a me lver dboutte sus à pince de mon canot. . . la godille d'une main. . . un flasse de bagosse dans l'autte. . . pis m'a travarser dl'autte borre dans a plus belle tempête de cidouères pis dtabarnacques qu'y aura jamais eu depuis ldéparquement à Dieppe!
L'ÉTARNITÉ JM'EN CONTRECRISSE! . . . Ça vaudra jamais st'arrière ptit goût dgomme d'épinette que j'ai dcollé dans lfond du gorgoton! . . . CHUS NÉ AVEC! . . . CHUS MORRE AVEC! . . . PIS M'A BRÛLER AVECQUES!»
(Jean-Claude Germain, Un pays dont la devise est je m'oublie)
On a tous notre rôle à jouer. J'espère juste que moi, j'en ai pas. . .
. . .pour rester libre. . .libbe. . .
«Mais une fois qu't'as été libbe dans ta tête pis dans té-z-os une fois. . . ça s'oublie pus! Ça peut sparde. . . par accident. . . mais ça s'oublie pas! Ça resse! Ça resse pis ça stransmet. . . scomme un arrière arrière arrière ptit goût dgomme d'épinette qu't'aurais dans lpalais en vnant au monde icitte. . . Pis ça. . . ben ça va prendde ben pluss que des villes, pis dl'asphatte, pis du béton, pis du plasticque pis dla civilisation d'anglais pour nous enlever ste goût-là dla bouche. . . pas l'goût dla misère, suilà y part pas, st'une tache de naissance. . . Non, non jusse pour nous enlver lgoût du bois dla bouche. . . le goût de squ'on a appris dans l'bois. . . Scomme un sorre! . . . Depuis qu'on a mis le pied icitte. . . on dirait que lbois nou-z-a ensauvagé. . . Scomme un sorre. . . On tient pas en plasse, on a la bougeotte dans lcarveau, des fourmis dans émollets ois ça nous prend d'l'espasse. . . toute l'espasse. . . Toute notte espasse à sa grandeur!
Pis qu'y viennent pas mdire, â moué qu'ça changé pis qu'astheure çé diffarent! Parsque spas vrai pantoute! . . . Dequiçé qu'y rtiennent ça les jeunesses han? . . . ste démangeaison furieuse là, ste maladie d'arpenter lmonde qu'yont pis dpas tnir en plasse. . . han? De quiçé qu'y rtiennent ça? Han?
Comme ça là, atheure. . . aujourd'hui dmême. . . j'ai ptête l'air de. . . DE SQUE J'AI DL'AIR. . . Mais ça empêche pas qu'j'ai encore la couenne dure. . . Parsque moué. . . moué CHUS PAS TUABBE!À parre ça, de toute façon, j'ai rien à pardde. . . J'AI RIEN! . . . Çé ça l'erreur qu'y ont faitte. . . y ont toute pris pis y m'ont rien laissé! Si m'en avait laissé un ptit peu. . . chus pas plus bête qu'un autte. . . j'aurais voulu l'garder. . . Mais non, y voulaient TOUTTE! Fait qu'astheure moué ben j'ai pus l'choix. . . chus libbe. . . Libbe comme l'air. . . Libbe comme le vent. . . Astheure. . . j'ai toute mon temps. . . j,ai toute le temps. . . toute le temps à sa longueur!
Fait que. . . de même là. . . le jour. . . le jour ousqu'la morre se sortira lmuseau dleau comme un bède de roches dans é rapides du Gueularre. . . ben sjour-là je ljure sus mon âme. . . sjour-là. . . m'a me lver dboutte sus à pince de mon canot. . . la godille d'une main. . . un flasse de bagosse dans l'autte. . . pis m'a travarser dl'autte borre dans a plus belle tempête de cidouères pis dtabarnacques qu'y aura jamais eu depuis ldéparquement à Dieppe!
L'ÉTARNITÉ JM'EN CONTRECRISSE! . . . Ça vaudra jamais st'arrière ptit goût dgomme d'épinette que j'ai dcollé dans lfond du gorgoton! . . . CHUS NÉ AVEC! . . . CHUS MORRE AVEC! . . . PIS M'A BRÛLER AVECQUES!»
(Jean-Claude Germain, Un pays dont la devise est je m'oublie)
On a tous notre rôle à jouer. J'espère juste que moi, j'en ai pas. . .
. . .pour rester libre. . .libbe. . .
Déposé par Tea, le Dimanche 14 Mai 2006, 11:17 sur le nuage de poussière. . ..